
De vrais chefs-d’œuvre : l’art de la sculpture sur bois du Nagaland
Une tradition séculaire
La riche tradition de la sculpture sur bois du Nagaland, dans le nord-est de l’Inde, remonte à une culture ancestrale qui consistait à placer d’imposantes œuvres d’art à l’entrée des maisons et des villages. La gravure était décorée de symboles reconnaissables, tels que des cornes de bison ou des icônes de fertilité. La complexité de la sculpture sur bois reflétait le statut et le pouvoir du propriétaire de la maison ou du village. Mais l’art de la sculpture sur bois joue aussi un rôle clé dans la vie quotidienne : des ustensiles de cuisine aux meubles, en passant par la vaisselle, tous ces objets sont sculptés à la main dans du bois local.
Cette tradition est un métier d’hommes. Autrefois, chaque membre d’une tribu devait apprendre l’art de la sculpture sur bois dès son plus jeune âge. Aujourd’hui, cette pratique est réservée aux artisans, qui en ont fait leur métier.
Le toucher réinventé
La particularité de cette technique de sculpture sur bois ? Chaque produit fini provient d’un seul morceau de bois massif, voire d’une souche entière. Il s’agit d’un processus extrêmement précis à l’issue duquel le bois donne pour ainsi dire naissance à un pot ou un plat. Chaque exemplaire est taillé à la main, gage d’une texture caractéristique, propre à la tradition indienne de sculpture sur bois.
« L’imperfection des surfaces donne envie de les toucher : on sent la signature de l’artisan, de haut en bas. »
La nature à l’état pur
Les créations sont fabriquées dans du bois Bamsung ou Naga, travaillé à l’aide d’outils traditionnels tels que la machette dao, le marteau et le burin. Le bois utilisé varie d’un exemplaire à l’autre, selon la taille et l’âge de l’arbre. Chaque famille ou chaque tribu (Konyak, Phom, Ao, Lhota, Sema, Chang, Rengma, Angami, Zemi, Tangkhul ou Kabuji) travaille donc un bois différent et le conserve différemment. Si le bois est entreposé dans la cuisine, par exemple, il se pare d’une couleur plus foncée et d’un aspect vieilli. Chaque pot ou plat raconte donc une autre histoire.